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Comme il
n'y a pas de limite à la folie de la
restauration, voici avec ce texte un exemple où
la passion peut nous entrainer. Mais
l'automobile n'en est pas l'exception !
Cette
restauration date de 1990, elle n'était pas la
première pour moi. La première fut une 5 HP
Citroën, à l'âge de 23 ans et cela n'a pas cessé
ensuite pendant plus de 30 ans. Mais il ne
s'agissait pourtant pas de la passion de la
restauration, mais de la passion de la course …
pouvoir piloter ces bolides une fois achevés ! |
Les
dizaines de voitures restaurées et revendues
m'ont permis aussi d'avoir le plaisir d'en
changer et de pouvoir progresser dans la rareté
grâce au prix de la revente. Dans le cas de ce
véhicule, comme il n'existait pas de modèle à
vendre et que de toute manière, s'il en fut un,
le prix aurait été probablement trop élevé, la
solution unique était donc de retrousser les
manches ! |
Le véhicule
de cette page est un Tricyclecar, traduisez donc
à trois roues, de moins de 350 kg et de moins de
1100 cm3… Mais ne pensez pas qu'il s'agisse pour
autant d'un triporteur !... 150 km/h pour un
(bon) Darmont spécial et jusqu'à 180 Km/h pour
quelques (rares) Morgan. Ne pensez pas que
l'absence d'une quatrième roue soit un handicap
à sa tenue de roue, les plus passionnés d'entre
nous, qui ont eu la chance d'assister à des
courses de ces engins fabuleux seront d'accord…
2 roues et demi suffisent ! |
Pour
parvenir au but, il est aisé de comprendre
qu'une vie très ''active'' fut nécessaire,
faisant abstraction du moindre temps libre et en
travaillant en moyenne, 2 heures par soir la
semaine et tous les week-ends (hors
compétition)… pendant 1 an et demi ! |
C'est lors
du Grand Prix de Viroflay, que j'ai eu la chance
de rencontrer le vétéran Jean Lamant, pilote et
grand spécialiste des Darmont. Il me proposa
d'acquérir " un droit à restaurer " avec la
possibilité d'acheter un Darmont Spécial en
pièces ! Le vocable n'était d'ailleurs pas
usurpé à la vue de l'acquisition dans ce garage
de Charente-Maritime. Le vendeur n'était
d'ailleurs pas parvenu lui-même à associer
toutes les pièces du puzzle. |
Il ne
fallut pas moins d'une remorque porte-auto et sa
voiture tractrice avec sièges repliés pour
transporter l'ensemble. |
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Les premiers mois furent nécessaires à
répertorier les éléments, reconnaître les pièces
conformes et pointer les absentes. Et en regard
des présentes conformes, effectuer le choix de
celles ''capables'' de supporter comme en leur
jeunesse, la dure réalité de la course. |
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Les week-ends de la première année, dans le bain
des Grands Prix et des Rallyes, armé de mon
Polaroid, pied à coulisse, réglet et cahier de
note, je fis le relevé systématique de tous les
Tricyclecars Darmont et en particulier du type
Spécial. Le cahier de 100 pages fut bientôt
rempli de figurines et croquis-cotés et des
pages supplémentaires furent ajoutées. |
Un an plus tard le travail de restauration
pouvait commencer. Outre le travail classique du
démontage-remontage-sablage, l'activité première
fut la (re)-fabrication des pièces et éléments.
Là, je dus ressortir les vieilles connaissances
acquises au Collège Technique pour dresser les
plans, y compris pour les ensembles et sous
ensembles (merci Messieurs les Professeurs du
C.E.T). Le tournage de précision fut réalisé par
un artisan et je pus réaliser le tournage
secondaire sur le tour de J.Pierre Porte. |
Il y eut bien sûr quelques pièces de fonderie
reproduites par un membre passionné du Morgan
Club de France, mais l'essentiel de ces pièces
de copiage furent réalisées dans le cadre de ma
profession en Mécano-soudure, parfois forgées et
usinage-fraisage-tournage.
Il en fut ainsi des lames de ressort, colonne de
direction, arbre de transmission, fusées de
roues avant, arbre de roue arrière, pédales de
commande, leviers de freinage et de changement
de vitesse, pots d'échappement, pare-brises etc.
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Le radiateur dont seule, l'ossature fut
conservée, reçu en nouveau nid d'abeille. Pour
la partie supérieure, l'opération fut très
particulière avec le ''repoussage au tour'' d'un
dôme de cuivre, dont on ne conserva que la
partie avant. Bien sûr pour tout travail de
repoussage, une forme en bois dur avait été
préalablement réalisée. |
A noter que lors du nickelage des pièces fut
inclus ce radiateur qui, malgré la présence de
l'écusson chromé et de la boite à eau peinte,
seules les parties nickelées furent parfaitement
recouvertes grâce au savoir faire de ce
professionnel. |
Pour les roues, en regard aux grandes tortures
qui seront imposées, des jantes neuves (nues) de
chez Morgan furent choisies mais usinées en
France du fait du nombre de rayons différents.
Les moyeux furent réalisés en acier spécial, me
laissant en charge la fabrication des mâchoires
renforcées des tambours en mécano-soudure. |
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La garniture se faisant tout naturellement en
Ferodo tendre. Pour les câbles de freinage, il
fut choisi des câbles inox type aviation et les
gaines en ''coulissant téflon''. |
La préparation du moteur fut laissée aux bons
soins du spécialiste de l'Amicale
Tricyclecariste de France (A.T.F). |
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Club dont Mary et moi-même cumulâmes les
fonctions de secrétaire et trésorier, dès la
fondation et pendant de nombreuses années. |
Le bâti en bois conforme à son origine fut
renforcé et reçu sa peinture de recouvrement
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La partie la plus spectaculaire pouvait
commencer,
le mariage Bâti et châssis !
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La tôlerie et la peinture " Bleu de France " fut
réalisée par un Pro de la carrosserie et
sympathique membre du Club A.T.F. |
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Il ne me restait pour seules tôleries à
réaliser, le capot avec le persiennage, le
coffre de batterie, le tableau de bord bouchonné
... l'ensemble en aluminium poli bien entendu. |
Pour les sièges, après avoir réalisé les
ossatures en bois et les avoir allégées, la
sellerie comprenant : dossier et assises, le
tonneau-cover, et l'engine-cover, furent réalisé
par un artisan chartrain. Pour le souvenir,
l'ensemble était de couleur bleu foncé,
identique à la matière ignifugée des sièges de
Boeing |
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Les aménagements, essais, améliorations diverses
se déroulèrent sur route, mais aussi et surtout
dans le feu de ces manifestations, très
populaires dans les années quatre vingt dix, en
compagnie d'excellents pilotes. |
Au nombre des meilleurs places, qui sont à
mettre au compte du seul véhicule :
- 1er au Meeting de Malvern (Grande Bretagne)
Rencontre de 250 tricyclecars
- 1er au concours de Restauration du Rallye de
Touraine 37
- 1er au concours de Restauration de Lisieux 14
- 2ème aux Coupes de l'Age d'or à Montlhéry 91
- 2ème au Grand Prix d'Orléans 45
- 2ème au Circuit des Carrières 91
- 2ème au Grand Prix de Pont Authou 27
- 2ex à la Course de Côte de Chanteloup 78
- 3ème au Grand Prix de Pornic 44
etc. |
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